Ouvrir des perspectives professionnelles pour faire taire les armes

Au lendemain du 33ème sommet de l’Union Africaine sur le thème « Faire taire les armes », nous réaffirmons le rôle de l’AUDA-NEPAD dans la prévention des conflits et le maintien de la paix par le développement économique et social.

Lors de la publication de l’Agenda 2063, nous avions fixé le silence des armes à échéance 2020. Une fois ce constat dramatique passé, il s’agit de tirer les conséquences et prendre la mesure de ce que nous devons changer ou améliorer pour garantir la paix et la sécurité pour tous les Africains, préalable indispensable au développement de notre continent.

 Notre attention est sans relâche pour ne laisser aucun espace à la prolifération des armes.  Nous devons continuer à refuser la violence, les conflits et le terrorisme. Et pour cela, les mécanismes de coopération diplomatique et de résolution de conflit doivent être privilégiés, dans la logique que nous porte « de solutions africaines aux problèmes africains ».

Lutter contre les symptômes, certes mais il nous faut aussi soigner le mal à la racine. Et pour cela, il nous faudra accélérer et amplifier le développement économique et social de l’Afrique. Les reformes engagées ont vocation à être dupliquées, multipliées, étendues sur le continent pour la satisfaction des besoins humains fondamentaux, notamment l’éducation, la santé, l’assainissement, la sécurité alimentaire, le logement, l’eau potable et l’énergie. L’UA, les CER et les États membres sont les premiers responsables de la mise en œuvre des politiques, stratégies et programmes de développement visant à intégrer le continent et à avoir un impact positif sur les moyens de subsistance et le bien-être de tous les Africains, notamment les plus jeunes.

« Nous continuerons à promouvoir la paix par la création d’emplois, par la formation initiale autant que professionnelle en milieu urbain comme en milieu rural »

Ainsi, l’AUDA-NEPAD mise sur la formation professionnelle et l’entreprenariat des femmes et des jeunes en soutenant l’intégration et l’alignement de l’EFTP (Enseignement et Formation Technique et Professionnels) dans les cadres nationaux de qualification de quinze pays, de l’Afrique du Sud à la Tunisie, en passant par le Benin et le Sierra Leone. Nous intervenons également dans le renforcement des capacités dans le secteur agricole de douze pays du PDDAA EFTPA. Le programme EFPTA (Enseignement et formation Technique et Professionnels Agricoles) pour les femmes est déjà pleinement opérationnel dans six pays.

Avec le programme Initiative compétences pour l’Afrique (SIFA), présent dans sept pays,  nous soutenons l’autonomisation et développement des compétences des jeunes.  

Des plans d’action nationaux pour l’emploi et l’entrepreneuriat des jeunes en milieu rural ont été élaborés et validés au Bénin, au Cameroun, au Malawi et au Niger.

Le programme 100 000 PME pour 1 million d’emplois vise à créer des opportunités pour 1 million de jeunes d’ici 2021. Des recommandations politiques ont été formulées pour faire pression sur les dirigeants politiques de manière à accélérer les réformes nécessaires pour améliorer l’environnement économique et promouvoir l’entreprenariat de jeunes.

Bien évidement, à l’échelle du continent, ces programmes sont nécessaires mais pas suffisants. Nous continuerons à promouvoir la paix par la création d’emplois, par la formation initiale autant que professionnelle en milieu urbain comme en milieu rural, par le développement du secteur de la santé, par la protection de la nature et la lutte contre le réchauffement climatique et ses conséquences en terme de déplacements de populations, par l’interconnexion des pays et des régions pour faciliter les échanges et ainsi l’ouverture à l’autre. Nous continuerons de construire  et reconstruire des ponts et des routes entre les peuples, là où d’autres rasent tout sur leur chemin.  

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